TF 6B_287/2009

2010-2011

Art. 47 al. 1 CP

Fixation de la peine. Pour fixer la peine, le juge dispose d’un large pouvoir d’appréciation. Il y a toutefois violation du droit fédéral lorsque le juge sort du cadre légal, lorsqu’il fonde sa décision sur des critères étrangers à l’art. 47 CP, lorsqu’il omet de prendre en considération des éléments prévus par cette disposition ou lorsqu’il abuse de son pouvoir d’appréciation en fixant une peine exagérément sévère ou excessivement clémente (ATF 134 IV 17, consid. 2.1).

žIl était certes justifié de prendre en considération le fait que l’intimé a agi dans le cadre de relations sexuelles initialement consenties. Il n’était en revanche pas admissible de tenir compte, en sa faveur, du fait que les actes reprochés ont été commis dans le cadre de relations avec des prostituées. La gravité des actes commis ne saurait être relativisée, motif pris du statut ou de la profession de la victime. Une prostituée est non moins en droit que toute autre personne de refuser un rapport sexuel ou une pratique sexuelle déterminée. La gravité de l’acte commis par celui qui la contraint à s’y soumettre, respectivement l’importance de la faute de ce dernier, ne s’en trouve en rien diminuée. Il n’est pas non plus acceptable de relativiser la gravité d’un viol, respectivement d’une contrainte sexuelle, au motif que l’auteur n’a pas frappé ou blessé la victime, ni ne l’a menacée. Le fait que l’auteur, en raison des circonstances, n’ait pas eu à recourir à de tels moyens, mais ait pu se limiter à profiter de sa supériorité physique n’amoindrit pas sa faute.