Art. 107 CPC, art. 148 CPC, art. 242 CPC
Lorsque le brevet objet du litige a été révoqué de façon définitive, le procès est devenu sans objet (ATF 109 II 165) et doit être rayé du rôle (art. 242 CPC, consid. 9-11). Dans ce cas, les frais de procédure doivent être répartis selon l’appréciation du juge (art. 107 al. 1 lit. e CPC).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 26 LTFB, art. 41 LTFB, art. 90 CPC, art. 29 LBI
Le demandeur peut choisir le tribunal compétent sur la base des compétences concurrentes au sens de l’art. 26 al. 2 LTFB même si la demande a été déposée avant l’entrée en vigueur de cette disposition. Le TFB est alors compétent dans le cas où il peut être considéré comme ayant à traiter d’une action civile ayant un lien de connexité avec des brevets (consid. 3.1.1.) Lorsqu’une conclusion peut être jugée intégralement sous l’angle du droit des brevets, la réunion de prétentions relevant du droit des brevets et de la concurrence déloyale n’entraîne pas l’incompétence du TFB. Dans un tel cas, ce dernier – au pire – n’entre pas en matière sur la prétention. Il y a par ailleurs lieu de distinguer le cumul d’actions au sens de l’art. 90 CPC du simple cumul d’arguments, lequel n’entraîne pas l’incompétence du tribunal (consid. 3.1.2). Le TFB reprend, dans son domaine de compétence, le traitement des procédures qui, au moment de l’entrée en vigueur de la présente loi, sont pendantes devant des tribunaux cantonaux, pour autant que les débats principaux n’aient pas eu lieu (art. 41 LTFB). Cela vaut tant pour les cas dans lesquels le TFB dispose d’une compétence exclusive que dans les cas où il dispose d’une compétence parallèle ou concurrente (consid. 3.2). L’action en cession de brevets (art. 29 LBI) doit être considérée comme une action en validité au sens de l’art. 26 al. 1 LTFB et non pas comme une autre action au sens de l’art. 26 al. 2 LTFB, de sorte qu’elle relève de la compétence exclusive du TFB (consid. 4).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 183 al. 3 CPC, art. 261 CPC, art. 1 LBI
Afin d’examiner l’activité inventive, il faut dans un premier temps évaluer l’état de la technique relevant. Dans un deuxième temps, il s’agit de déterminer le problème technique objectif à résoudre. À cet effet, on détermine d’abord les différences entre l’état de la technique et l’invention revendiquée relativement aux caractéristiques déterminantes. Enfin, on se demande si l’homme de métier, partant de l’état de la technique et de la problématique technique à résoudre, aurait non seulement pu développer l’invention, mais également la développer sans effort particulier. Tel est le cas en l’espèce, de sorte que la condition de l’activité inventive n’est pas remplie (consid. 4.4, 4.6 et 4.7).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 190 Cst., art. 2 lit. b LCBr, art. 5 al. 1 LCBr, art. 6-7 LCBr, art. 19 al. 1 lit. a LCBr
La disposition transitoire de l’art. 19 al. 1 lit. a LCBr, qui dispense de la réussite de l’examen fédéral de conseils en brevets ou d’un examen étranger de conseil en brevets reconnu (art. 2 lit. b LCBr ; art. 6 et 7 LCBr), soumet l’inscription au registre des conseils en brevets à, notamment, la titularité soit d’un titre en sciences naturelles ou en ingénierie délivré par une haute école suisse, soit d’un titre délivré par une haute école étrangère au sens de l’art. 5 al. 1 LCBr (consid. 2.2 et 3.2.1). C’est de manière consciente (silence qualifié) que le légistaleur a renoncé à prévoir une disposition transitoire en faveur de personnes qui ne sont pas titulaires d’un titre en sciences naturelles ou en ingénierie délivré par une haute école (consid. 3.2.2). En vertu de l’immunité des lois fédérales (art. 190 Cst.), le TAF est lié par la volonté claire du législateur. La demande du recourant (qui n’est pas titulaire d’un tel titre) tendant à son inscription au registre des conseils en brevets peut déjà être rejetée pour cette raison (consid. 4.1 et 4.2), mais également du fait que le refus de l’inscription n’est pas contraire à la Constitution (consid. 4.2 in fine et 5-10.2.4).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 27 LTFB, art. 10 al. 2 et 3 Directives procédurales du TFB du 28 novembre 2011, art. 183 CPC, art. 229 CPC, art. 404 al. 1 CPC, § 171 ZPO ZH
Une expertise privée n’est pas un moyen de preuve au sens du CPC et est assimilée à une déclaration de la partie qui la produit. Elle doit être traitée comme n’importe quelle allégation de faits et donc être invoquée au plus tard lors du dernier tour de parole de la partie qui s’en prévaut à l’audience principale selon l’art. 229 CPC. Les expertises judiciaires produites par la défenderesse ne sont pas des expertises privées puisque ce n’est pas elle mais une autorité judiciaire qui a mandaté les experts (consid. 10.1). Elles ne sont toutefois pas non plus des expertises judiciaires au sens des art. 183 ss CPC ou des § 171 ss ZPO ZH puisqu’elles n’ont été ordonnées ni par le TFB, ni par le Tribunal de commerce de Zurich (consid. 10.2). La partie qui entend invoquer une expertise privée ou une expertise obtenue dans une autre procédure doit, comme pour les allégations de faits, indiquer d’une manière concrète et précise les prétentions qu’elle entend en tirer, faute de quoi le juge n’a pas à en tenir compte (consid. 10.4).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 107 CPC, art. 148 CPC, art. 242 CPC
Dans le cadre d’une procédure de recours par devant l’OEB contre une décision de révocation de brevet européen rendue sur opposition et pour laquelle l’effet suspensif est accordé (art. 106 al. 1 CBE), le brevet objet de la procédure reste en vigueur. La demanderesse est ainsi fondée à partir du principe que la défenderesse pourrait lui intenter une action en justice sur la base d’une violation dudit brevet. L’introduction d’une action en annulation de la partie suisse du brevet doit donc être considérée comme appropriée. En s’obstinant au maintien du brevet nul, la défenderesse est à l’origine de l’action en annulation, de sorte qu’il apparaît juste de mettre à sa charge les frais de procédure lorsque le brevet européen est définitivement annulé et que la procédure suisse est ainsi devenue sans objet (consid. 12). Des dépens ne sont pas accordés pour participation du conseil en brevets à une procédure tierce, même s’il existe un certain intérêt de la part de la partie concernée à y participer (consid. 14).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 66 LBI, art. 72 LBI, art. 32 LTFB, art. 4 FP-TFB, art. 5 FP-TFB, art. 8 FP-TFB, art. 9 FP-TFB
L’indemnité du représentant avocat est généralement fixée en fonction de la valeur litigieuse. Le montant s’inscrit dans les marges indiquées à l’art. 5 du Règlement concernant les frais de procès fixé par le TFB (FP-TFB) et dépend de l’importance, de la difficulté et de l’ampleur de la cause ainsi que du temps nécessaire à la défense. La notion de temps nécessaire à la défense prévue par l’art. 5 FP-TFB ne se réfère pas à une quelconque durée mais au temps nécessaire et utile à la défense. En l’espèce, 250 heures d’avocats facturables, qui s’ajoutent à 135 heures de conseil en brevets, ne remplissent pas ces conditions (consid. 10).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 75 al. 2 lit. a LTF, art. 75 al. 2 lit. b LTF, art. 103 al. 2 LTF, art. 332 al. 1 CO, art. 5 al. 1 lit. a CPC, art. 405 al. 1 CPC
Une invention de service doit être réalisée dans l’exercice de l’activité au service de l’employeur et conformément aux obligations contractuelles du travailleur. Ces deux critères sont interdépendants en ce sens que si l’employé accomplit une obligation contractuelle, il agit forcément dans l’exercice de son activité (consid. 3.1 et doctrine citée). Si le rapport de connexité étroit nécessaire entre l’activité exercée par l’employé et l’invention est donné, il importe peu que l’invention ait été réalisée pendant les heures de travail ou le temps libre de l’employé (consid. 3.1). Quant à l’obligation contractuelle de déployer une activité inventive, elle peut résulter d’une disposition expresse du contrat ou se déduire des circonstances. Entrent en considération les circonstances de l’engagement, les directives données à l’employé, la position de celui-ci dans l’entreprise, l’importance de son salaire, sa formation et ses connaissances particulières, le degré d’indépendance dans l’exécution de son travail, les ressources logistiques et financières à disposition, ainsi que le but social de l’entreprise qui l’emploie. L’employé peut aussi avoir d’autres tâches et n’être astreint à une obligation inventive qu’à titre accessoire (consid. 3.1). Lorsque l’employé réalise une invention de service au sens de l’art. 332 al. 1 CO, la loi ne prévoit pas de rémunération autre que le salaire. Il y a toutefois une controverse doctrinale quant au fait qu’une indemnité spéciale pourrait devoir être allouée au travailleur lorsque les efforts déployés excèdent ce qu’on pouvait raisonnablement attendre de lui ou lorsque son invention est dotée d’une valeur économique particulièrement élevée que les parties ne pouvaient pas prévoir lorsqu’elles ont fixé le salaire (consid. 4.1).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 3 al. 1 CC, art. 8 CC, art. 332 CO, art. 3 LBI, art. 26 al. 1 lit. d LBI, art. 29 al. 1 LBI, art. 31 al. 1 LBI, art. 31 al. 2 LBI
Il n’existait, en 1988 (moment de la réalisation de l’invention litigieuse), dans le canton de Berne, aucune règle de droit positif concernant les inventions de service réalisées au sein de la fonction publique, les bases légales correspondantes n’ayant été créées que dans le courant des années 1990. L’Université de Berne (respectivement le canton de Berne avant l’entrée en vigueur de la Loi sur l’Université de 1996 qui l’a dotée d’une certaine autonomie) n’a ainsi acquis aucun droit au brevet sur l’invention à la réalisation de laquelle un de ses professeurs, employé à plein temps, avait participé à l’époque, puisqu’il ne s’agissait pas d’une invention de service. Selon l’art. 29 al. 1 LBI, l’ayant droit peut agir en cession ou en constatation de la nullité d’un brevet si la demande de brevet a été déposée par une personne qui n’avait pas droit au brevet au sens de l’art. 3 LBI (consid. 8.3). La demande en cession doit être introduite sous peine de péremption dans les deux ans à compter de la date officielle de la publication de l’exposé de l’invention (art. 31 al. 1 LBI), sauf si elle dirigée contre un défendeur de mauvaise foi (art. 31 al. 2 LBI). Le défendeur est de mauvaise foi s’il savait ou s’il aurait dû savoir en faisant preuve du soin nécessaire (art. 3 al. 2 CC) qu’il n’était pas le seul ayant droit au brevet. Le déposant est de mauvaise foi s’il a pris connaissance de l’invention d’une manière contraire au droit, par exemple en surprenant des secrets de fabrication ou en incitant des tiers à violer un contrat ou en utilisant de manière indue des informations qui lui avaient été confiées. La bonne foi n’est pas non plus donnée lorsque le déposant savait ou aurait dû admettre, d’après les circonstances, que l’inventeur s’apprêtait à déposer une demande de brevet sur l’invention (consid. 9.1). Tel n’était pas le cas en l’espèce puisque le coinventeur, administrateur de la société qui a déposé le brevet, avait pris licitement connaissance de l’invention dans le cadre de sa collaboration avec le professeur de l’Université de Berne pour la réaliser. Comme la bonne foi est présumée en vertu de l’art. 3 al. 1 CC, c’est à celui qui agit en cession du brevet après le délai de deux ans de l’art. 31 al. 1 LBI d’établir la mauvaise foi du déposant (consid. 9.2). In casu, le tribunal expose, après s’être livré à un examen attentif de l’état des pratiques au sein des différentes hautes écoles suisses dans les années 1980, qu’il ne pouvait pas être généralement admis que les hautes écoles entendaient être investies des droits de propriété intellectuelle sur les inventions de leurs employés au moment où l’invention considérée a été effectuée, et que tel n’était en tout cas pas la pratique de l’Université de Berne. Par conséquent, la mauvaise foi du déposant n’a pas été retenue, même s’il savait que l’employé de la haute école y travaillait à plein temps au moment de sa participation à la réalisation de l’invention et qu’il avait eu recours à l’infrastructure de l’Université de Berne pour le faire. L’art. 26 al. 1 lit. b LBI ne pose pas les mêmes exigences de mauvaise foi et de délai pour agir que l’art. 31 LBI. Toutefois, l’action en constatation de la nullité du brevet prévue par l’art. 26 al. 1 lit. d LBI suppose que le demandeur soit l’unique ayant droit à la délivrance du brevet. Tel n’est pas le cas lorsque, comme en l’espèce, deux ou plusieurs inventeurs ont participé à la réalisation de l’invention (consid. 11).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 26 al. 2 LTFB, art. 265 al. 1 CPC
Le TFB est compétent en matière de mesures provisionnelles avant litispendance portant sur la titularité des brevets au sens de l’art. 26 al. 2 LTFB (consid. 3). Il n’est pas admissible que le requérant attende sept semaines (19 avril au 8 juin) pour demander des mesures superprovisionnelles. Une telle requête doit être formulée immédiatement par la partie qui entend s’en prévaloir, à savoir dans les une à deux semaines après la connaissance du préjudice (consid. 5).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 261 CPC, art. 262 CPC, art. 74 LBI
En matière de propriété intellectuelle – et non seulement de brevets – des mesures provisionnelles ne peuvent pas être obtenues pour faire constater l’existence d’un droit. L’art. 262 CPC prévoit une liste non exhaustive de mesures provisionnelles qui peuvent être ordonnées par le juge. La constatation de l’existence d’un droit de propriété intellectuelle n’étant pas mentionnée dans cette liste, la question se pose de savoir si elle peut être ordonnée par un juge. Le TFB, suivant la majorité des auteurs qui se sont prononcés sur la question, répond à cette question par la négative, argumentant qu’une telle constatation ne peut être faite pour une période limitée dans le temps puisque, en tout cas dans le domaine de la propriété intellectuelle, elle a un caractère définitif (consid. 11.1). La cour rappelle également que, lorsqu’une mesure provisionnelle est demandée, le requérant doit justifier de son intérêt à intenter l’action (cf. art. 74 LBI) ; de plus, il doit rendre vraisemblable qu’une prétention dont il est titulaire est l’objet d’une atteinte ou risque de l’être et que cette atteinte risque de lui causer un préjudice difficilement réparable (art. 261 CPC, consid. 12.1).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 183 al. 3 CPC, art. 261 CPC, art. 1 LBI
Selon l’art. 261 CPC le tribunal ordonne les mesures provisionnelles nécessaires lorsque le requérant rend vraisemblable qu’une prétention dont il est titulaire est l’objet d’une atteinte ou risque de l’être (lit. a) et lorsque cette atteinte risque de lui causer un préjudice difficilement réparable (lit. b). Pour qu’une allégation soit considérée comme vraisemblable, il n’est pas nécessaire, que le juge soit totalement convaincu de sa véracité, mais il suffit qu’il la considère comme foncièrement véridique, même si tout doute n’est pas écarté (ATF 130 III 321, consid. 3.3). Pour acquérir cette conviction, le tribunal peut se fonder sur les connaissances spéciales de l’un de ses membres (art 183 al. 3 CPC, consid. 4.3).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 66 LBI, art. 72 LBI, art. 32 LTFB, art. 4 FP-TFB, art. 5 FP-TFB, art. 8 FP-TFB, art. 9 FP-TFB
Le juge de formation technique n’est pas appelé à répondre à la question de savoir si l’état de fait est constitutif d’une violation de brevet, mais seulement si l’état de fait constaté correspond à celui que décrit le dispositif. Cela requiert que les conclusions (et ensuite également le dispositif) décrivent de façon concrète quelle caractéristique de l’objet de l’atteinte doit être considérée comme une exécution de la règle technique (ATF 131 III 70). Cette exigence du droit fédéral requiert dans un premier temps une analyse détaillée des caractéristiques de la revendication sur laquelle se fonde la conclusion. Dans un deuxième temps, l’exécution technique concrète de chacune des caractéristiques de la revendication dans la forme d’exécution reprochée doit être constatée et reprise dans la conclusion (consid. 9).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 27 LTFB, art. 10 al. 2 et 3 Directives procédurales du TFB du 28 novembre 2011, art. 183 CPC, art. 229 CPC, art. 404 al. 1 CPC, § 171 ZPO ZH
Selon l’art. 27 LTFB, la procédure devant le TFB se déroule selon le CPC dans la mesure où la LBI ou la LTFB ne prévoit pas autre chose. L’art. 10 al. 2 des Directives procédurales du TFB du 28 novembre 2011, prévoit à titre transitoire que les procédures déjà initiées avant l’entrée en vigueur de la LTFB se poursuivent selon le CPC (consid. 9). L’art. 27 LTFB n’est pas une disposition de droit transitoire. L’art. 404 al. 1 CPC, auquel renvoie l’art. 27 LTFB, ne s’applique pas aux procédures transférées au TFB mais déjà introduites avant l’entrée en vigueur du CPC, en particulier parce que même si le TFB est saisi directement, il n’est pas une autorité de même instance que les autorités de première instance cantonales ; et aussi parce que le TFB pourrait sinon devoir être amené à appliquer 26 procédures cantonales différentes avec le risque de décisions contradictoires que cela pourrait comporter (consid. 9.1-9.4). Les dispositions procédurales de la LTFB, ainsi que la création du Tribunal fédéral des brevets lui-même, ont pour but, comme l’introduction du CPC, de régler de manière uniforme la procédure dans les causes civiles pour l’ensemble de la Suisse et de supprimer ainsi le morcellement horizontal du droit (« horizontale Rechtszersplitterung »). C’est un élément déterminant pour admettre que même pendant une période transitoire, le TFB n’a pas à appliquer 26 droits cantonaux de procédure, mais seulement le CPC (consid. 9.5). Les dispositions de procédure de la LTFB sont dès le départ, et le cas échéant en dérogation au droit cantonal de procédure, applicables à toutes les procédures devant le TFB. C’est aussi un élément qui permet de retenir que pour toutes les procédures pendantes devant le TFB, le CPC doit être appliqué à côté des dispositions procédurales immédiatement applicables de la LTFB pour assurer l’unité de la procédure et l’égalité de traitement des parties dans les différents procès en cours (consid. 9.6). L’application immédiate de ces nouvelles dispositions procédurales ne doit toutefois pas avoir pour effet de péjorer la position d’une partie dans la procédure menée jusque là. C’est pourquoi l’art. 10 al. 3 des Directives procédurales du TFB prévoit que la possibilité doit être offerte aux parties de faire valoir ce qu’elles n’avaient, en application de leur droit cantonal de procédure, pas encore pu ou dû invoquer jusque là (consid. 9.7).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 46a LBI, art. 47 LBI
Le délai de deux mois prévu à l’art. 47 al. 2 LBI commence à courir avec la fin de l’empêchement, c’est-à-dire avec la connaissance de l’omission par le titulaire du brevet ou son représentant – en général, au plus tard, avec la réception de l’avis de radiation du brevet adressé par l’IPI (consid. 4.2). En l’espèce, il convient de considérer que l’avis de radiation du brevet n’a pas été reçu par le recourant, l’IPI (qui ne l’avait pas envoyé par courrier recommandé) ne pouvant pas prouver son envoi (consid. 4.4). Est en principe imputable au titulaire du brevet la faute de son auxiliaire (consid. 4.3). Vu les délais très courts, l’entreprise qui a omis de procéder au paiement de la 6e annuité du brevet européen en cause – alors que l’agent de brevet du recourant l’avait chargée de le faire de manière urgente – a failli à son devoir de diligence ; cette faute doit être imputée au recourant. C’est dès lors à juste titre que la demande de réintégration en l’état antérieur (art. 47 LBI) déposée par le recourant a été rejetée par l’IPI (consid. 4.3, 4.6.1 et 4.6.2 in fine). Vu l’exigence de la sécurité du droit et l’intérêt public à la libre utilisation des inventions, le délai absolu de six mois prévu par l’art. 46a al. 2 LBI pour déposer une requête de poursuite de la procédure (art. 46a LBI), qui arrivait en l’espèce à échéance le 31 mai 2009, doit être considéré comme un délai de péremption au-delà duquel une telle requête est exclue (consid. 3.2, 5.1, 5.3 et 5.4). Le recourant – qui a reçu, le 29 mai 2009, par l’intermédiaire de ses mandataires, la communication de l’IPI selon laquelle le brevet avait été radié – a dès lors agi tardivement en ne déposant sa requête de poursuite de la procédure (art. 46a LBI) que le 13 juillet 2009 (consid. 5.2 et 5.4).
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar
Art. 107 CPC, art. 148 CPC, art. 242 CPC
Lorsque l’avance des frais a été effectuée par la demanderesse, mais que le TFB n’en tient pas compte et n’entre, par erreur, pas en matière, le délai pour introduire l’action est restitué.
N. Tissot, V. Salvadé, D. Kraus, P.-E. Ruedin, M. Tissot J. Dubois, V. Wyssbrod, L. Ghassemi, Y. Hazinedar