Propriété intellectuelle

Art. 22c, 24b, 33, 35, 60 LDA

D’après les arrêts du TAF du 20 janvier 2012 (recte : 3 janvier 2012) et du TF du 20 août 2012 sur le tarif A télévision de Swissperform, le droit à rémunération de l’art. 35 LDA ne s’éteint pas lorsqu’un phonogramme disponible sur le marché est intégré dans un vidéogramme. Mais le support est alors protégé uniquement comme vidéogramme. Si ce vidéogramme est réalisé en vue d’une diffusion, il ne sera généralement pas « disponible sur le marché », si bien que c’est la protection de l’art. 33 al. 2 LDA qui s’applique, et pas celle de l’art. 35 LDA. L’artiste a le droit exclusif de déterminer si le phonogramme contenant sa prestation sera intégré dans un vidéogramme. Si ce dernier est reproduit à des fins d’émission, l’art. 24b LDA ne s’applique pas puisque le vidéogramme n’est pas « disponible sur le marché ». En revanche, l’artiste peut faire valoir son droit exclusif selon l’art. 33 al. 2 lit. c LDA. Quant à la mise à disposition du support selon l’art. 22c LDA, elle est soumise à la gestion collective obligatoire même si ce support n’est pas « disponible sur le marché », pour autant qu’il contienne des œuvres musicales non théâtrales (consid. II 3.2. d). La musique contenue dans des films musicaux n’est pas de la musique « non théâtrale » au sens des art. 22c et 24b LDA, car elle a une plus grande valeur que le film et ne lui est pas subordonnée. De surcroît, elle n’est pas interchangeable puisqu’elle détermine la dramaturgie du film. Enfin, le film ne peut pas être joué sans la musique (consid. II 3.3.b). Les revenus qu’un diffuseur réalise grâce à la vente de ses programmes ou aux licences données sur ceux-ci sont directement en relation avec les activités de diffusion et font donc partie des recettes brutes sur lesquelles doit être calculée l’indemnité prévue à l’art. 60 LDA (consid. II 3.5. b). D’après ce principe des recettes brutes, il faut de plus prendre en compte les recettes publicitaires et de sponsoring sans déduction des frais d’acquisition correspondants. Le fait qu’une telle déduction ait été tolérée dans le passé d’un commun accord n’y change rien : les diffuseurs n’ont pas de droit à une telle déduction (consid. II 3.6. b). Le code ISRC doit en principe être communiqué à Swissperform par le diffuseur. S’il n’a pas été délivré, le tarif prévoit la remise d’autres données à titre subsidiaire. Le passage du tarif selon lequel le code IRSC doit être livré « pour autant qu’il soit étayé par des documents ou qu’il ait été communiqué à la SSR sous une forme lisible par le fournisseur de l’enregistrement au moment de la livraison, à partir de l’entrée en vigueur du tarif » doit être supprimé. Quant au code ISAN destiné à identifier les films musicaux, il ne doit être communiqué à Swissperform que si la SSR l’a reçu dans une forme lisible par ses systèmes informatiques (consid. II 3.7. b).

Art. 5 al. 4, 29, 190 Cst. ; 1 al. 2, 10 al. 2 lit. e, 10 al. 2 lit. f, 19 al. 1 lit. a, 22 al. 2, 46 al. 2, 47 al. 1 LDA

Si la CAF entend modifier elle-même la proposition tarifaire des sociétés de gestion, elle doit accorder aux parties le droit d’être entendu (consid. 2.2). Dans le domaine du droit d’auteur, en matière de droit à rémunération, les autorités doivent tenir compte du droit international public. Les traités internationaux et le droit interne font partie d’un système juridique uniforme, les particuliers ne pouvant se prévaloir des premiers que s’ils ont un caractère « self executing ». Tel est le cas lorsqu’un traité contient des normes claires et suffisamment déterminées permettant de trancher un cas particulier, mais pas lorsqu’il s’adresse au législateur en prescrivant comment une matière doit être réglementée (consid. 3.2). En revanche, les tribunaux suisses n’ont pas à respecter la jurisprudence européenne, lorsqu’il y a des raisons objectives de consacrer une solution différente (consid. 3.3). La LDA doit être interprétée de manière compatible avec les accords ADPIC (consid. 3.4). Les garanties minimales découlant du droit d’être entendu englobent le droit à une orientation préalable, à pouvoir s’exprimer, à être écouté, à consulter le dossier et à recevoir une décision motivée. Les parties ont le droit de recevoir toutes les écritures déposées, qu’elles apportent ou non des éléments nouveaux ou importants, et de prendre position à leur sujet (consid. 4.4.1). Une violation du droit d’être entendu peu importante peut exceptionnellement être réparée si la partie concernée a la possibilité de s’exprimer en procédure de recours. Même en cas de violations graves, il faut renoncer à un renvoi afin d’éviter le formalisme excessif et les retards inutiles. Mais la doctrine s’exprime majoritairement pour un renvoi en cas de telles violations graves du droit d’être entendu (consid. 4.4.3). En l’espèce, la CAF a invité les sociétés de gestion à déposer un tarif totalement nouveau, qu’elle a approuvé sans en informer les parties adverses et le Préposé à la surveillance des prix, et sans requérir leur détermination. De plus, le tarif aurait dû entrer en vigueur dès avant la motivation écrite de la décision d’approbation (consid. 5.1). Ces violations du droit d’être entendu sont graves, n’étaient pas justifiées par des impératifs de rapidité ou par des droits de tiers et n’étaient pas proportionnées. Elles ne peuvent être réparées en procédure de recours, car les parties lésées seraient privées d’une instance judiciaire. La décision doit donc être annulée (consid. 5.4). En l’espèce, on peut se demander si le devoir de négocier au sens de l’art. 46 al. 2 LDA a été respecté, car les mêmes positions ont été répétées de fois en fois, sans entrer en matière sur les arguments des parties adverses. Mais la question peut rester ouverte, car le devoir de négocier a de toute manière été violé s’agissant du nouveau projet tarifaire déposé directement devant la CAF, ce qui était une raison supplémentaire pour que celle-ci requière la détermination des parties adverses (consid. 6.2). Enfin, la CAF a négligé de demander l’avis du Préposé à la surveillance des prix sur ce nouveau projet (consid. 6.3). Nonobstant le renvoi, pour des questions d’économie de la procédure, il convient de trancher déjà les questions préalables de droit matériel et celle de savoir si des tarifs séparés sont possibles (consid. 7.2 et 7.3). Le droit de retransmission de l’art. 10 al. 2 lit. e LDA n’est pas identique à celui que consacrait l’aLDA, dans la mesure où il n’exige pas une communication publique. On ne peut donc pas déduire de l’ATF 119 II 62 (consid. 3b) que la distribution d’un signal dans des chambres d’hôtes représenterait une retransmission (consid. 8.5). Le droit de faire voir ou entendre une émission au sens de l’art. 10 al. 2 lit. f LDA implique qu’il n’y ait pas d’autres installations entre l’appareil de réception et le public, mis à part les amplificateurs et les haut-parleurs. Ce droit englobe tout ce qui ne représente pas un usage privé au sens de l’art. 19 al. 1 lit a et b LDA. En d’autres termes, il concerne la réception publique (consid. 8.6). Ce qui est « public » en droit d’auteur n’est défini que pour le droit de divulgation (art. 9 al. 3 LDA) et qualifie un grand nombre de personnes ne constituant pas un cercle privé au sens de l’art. 19 al. 1 lit. a LDA. Cette notion est vague et doit être interprétée (consid. 8.7). Pour déterminer ce qui était une « communication publique » dans le cadre du droit de retransmission de l’aLDA, le TF ne se basait pas sur le nombre d’abonnements, mais sur l’étendue territoriale du réseau. Aujourd’hui, le nombre d’abonnés est déterminant d’après l’art. 22 al. 2 LDA. (consid. 8.7.2). Ce nombre, d’emblée, doit être restreint (consid. 8.7.3). Quant à elle, la CJUE admet le caractère public d’une diffusion dans des chambres d’hôtel, parce qu’elle prend en compte aussi les personnes se trouvant dans d’autres endroits de l’hôtel et parce que les personnes qui occupent les chambres se succèdent rapidement. Contrairement à ce qui vaut en droit allemand, ce critère n’implique pas que les personnes qui se succèdent consultent la même œuvre (consid. 8.7.4). Le droit de communiquer publiquement des émissions de l’art. 11bis al. 1 ch. 2 CB implique l’existence d’un nouveau public. Tel est le cas lorsque la communication intervient dans un but lucratif ou devant un cercle de personnes plus large que celui visé par l’auteur lorsqu’il a accordé son autorisation de diffusion [à l’organisme de radio ou de télévision] (consid. 8.7.5). D’après l’art. 8 WCT, la communication est publique si le contenu est disponible pour chacun, de l’endroit et au moment qu’il choisit individuellement. Ce ne sont pas les différents accès qui sont déterminants, mais la mise à disposition effectuée au même moment pour tous. L’art. 8 WCT n’est toutefois pas applicable à la réception d’émissions (consid. 8.7.6). Ce qui est « public » n’est donc pas défini uniformément en droit d’auteur et n’est pas apte à distinguer les utilisations libres de celles qui sont soumises à redevance (consid. 8.7.6). L’opposé de l’usage public est l’usage privé au sens de l’art. 19 al. 1 lit. a LDA. Les personnes étroitement liées au sens de cette disposition ne doivent pas être réunies au hasard, leur nombre doit être restreint et il doit exister entre elles une communauté de destin. Tel est le cas entre les élèves d’un internat, entre les habitants d’un même logement ou d’une pension familiale, mais pas entre les clients d’un hôtel qui ne se connaissent que superficiellement et qui changent rapidement (consid. 8.8.1). Les chambres d’un hôtel sont toutefois des lieux privés, sous réserve d’une appréciation économique ou de la reconnaissance d’un caractère public parce que les divers occupants se succèdent rapidement (consid. 8.8.2). D’un point de vue économique, l’application de l’exception d’usage privé à des actes de nature commerciale peut sembler inadmissible. Cette argumentation est essentiellement fondée sur le texte de l’art. 22 aLDA. Mais même sous l’empire du nouveau droit, l’exception d’usage privé implique que l’utilisation ne procure aucune recette et ne porte pas atteinte à l’exploitation normale de l’œuvre (consid. 8.8.3). La jurisprudence du TF rendue en application de l’art. 22 aLDA a d’ailleurs été reprise pour interpréter la loi actuelle (consid. 8.8.4). Un but lucratif de l’utilisateur d’œuvre est donc incompatible avec l’exception de l’art. 19 al. 1 lit. a LDA (consid. 8.9.2). En l’espèce, il faut se demander qui est l’utilisateur d’œuvres (consid. 8.9.3). Les actes visés par l’art. 10 al. 2 lit. a-f LDA sont accomplis par des intermédiaires, et non par la personne qui bénéficie de l’œuvre. Ils se produisent avant la « consommation » de l’œuvre (consid. 8.9.4). L’utilisateur d’œuvres dans des chambres d’hôtes n’est donc pas l’occupant de la chambre, mais l’intermédiaire, par exemple l’hôtelier (consid. 8.9.6). Cette approche pourrait certes être remise en cause par la convergence des technologies, à savoir le fait que des émissions peuvent être reçues sur les propres appareils du client (tablettes, ordinateurs portables ou smartphones). On peut en effet se demander quel degré d’infrastructure l’hôtelier doit mettre à disposition pour être débiteur de redevances. La fourniture d’un réseau WLAN ne suffit pas. De plus, la perception d’une rémunération lorsqu’il n’y a pas de nouveau public peut paraître inopportune. Il appartient cependant au pouvoir politique d’adapter le droit au progrès technique (consid. 8.10). La réception d’émissions dans des chambres d’hôtes est donc soumise à redevance (consid. 8.11). Un tarif complémentaire est admissible lorsqu’il s’agit de compléter un tarif existant jusqu’à la fin de sa période de validité, que la situation juridique est incertaine et qu’un vide tarifaire menace. Le tarif complémentaire doit cependant être intégré dans le tarif principal à son échéance, afin que l’art. 47 LDA soit respecté (consid. 9.2).

Art. 15, 16 WPPT ; 12 CR ; 190 Cst. ; 49 PA ; 82 lit. a, 86 al. 1 lit. a, 90 LTF ; 47, 59, 60 LDA

D’après la systématique de l’art. 15 WPPT, des réserves au sens de l’alinéa 3 ne sont nécessaires que s’il s’agit de déroger au principe de l’alinéa 1, c’est-à-dire à la redevance équitable elle-même. Aussi longtemps qu’une telle redevance équitable est prévue, l’art. 16 WPPT ne s’applique pas (c’est-à-dire notamment l’obligation de ne pas instaurer, dans le domaine des droits voisins, des exceptions plus larges qu’en droit d’auteur) (consid. 6.2). Ni l’art. 12 CR, ni l’art. 15 WPPT, ne précisent ce qu’il faut entendre par redevance « équitable ». Les législateurs nationaux ont donc une marge de manœuvre relativement large pour transposer les obligations internationales. Le simple fait que les droits d’auteur et les droits voisins doivent tous deux être protégés ne signifie pas qu’ils doivent être valorisés de la même manière : la valeur des droits voisins est indépendante de celle des droits d’auteur et la relation entre ces deux catégories de droits varie selon les circonstances. Il est possible de leur attribuer la même valeur, mais cela n’est pas obligatoire (consid. 6.3). Les pourcentages de 10 %, respectivement de 3 %, prévus par l’art. 60 LDA, ne représentent pas des taux normaux, mais sont des limites supérieures qui ne peuvent être dépassées qu’à la condition prévue par l’art. 60 al. 2 LDA, à savoir que lesdits pourcentages ne suffisent pas à procurer une rémunération équitable aux ayants droit. Mais, à cette condition, un dépassement est alors possible (consid. 6.4). Pour juger de ce qui est équitable, il est difficile de se baser sur des valeurs du marché réelles, car la gestion collective obligatoire empêche justement le développement d’un marché comparable. Et si l’on voulait rechercher des valeurs du marché fictives, il faudrait tenir compte des difficultés pratiques auxquelles se heurterait la gestion individuelle, qui conduiraient souvent à une rémunération moindre, voire à une disparition de la rémunération. La détermination d’un prix concurrentiel fictif semble donc plutôt hypothétique (consid. 6.5). Dans ces conditions, il ne peut être reproché au législateur d’avoir concrétisé la notion d’équité sur la base d’une appréciation politique, et d’avoir attribué aux droits voisins une autre valeur qu’aux droits d’auteur. Le rapport légal 10:3 est compatible avec les traités internationaux et lie le TF d’après l’art. 190 Cst. La loi prévoit certes expressément une possibilité de déroger aux limites maximales, donc au rapport 10:3, s’il y a pour cela des raisons particulières. Une interprétation ayant pour conséquence une dérogation générale à ce rapport ne serait toutefois plus conforme à la loi, et n’est pas imposée par l’art. 15 al. 1 WPPT (consid. 6.6). La déduction des frais d’acquisition de la publicité de l’assiette de la redevance peut être rediscutée dans le cadre d’un tarif futur, mais le rapport 10:3 s’oppose à ce qu’elle soit compensée par un supplément seulement pour les droits voisins, et pas pour les droits d’auteur (consid. 7.1). Il n’est pas démontré que le marché en ligne soit comparable à celui de la radio et de la télévision, et l’affirmation selon laquelle les droits de reproduction étaient plus valorisés avant d’être soumis à la gestion collective obligatoire (le 1er juillet 2008) n’est pas suffisamment étayée (consid. 7.2). D’après la jurisprudence du TF, les comparaisons tarifaires avec l’étranger sont certes admissibles et judicieuses ; elles n’ont cependant qu’une valeur limitée, vu que les législations nationales connaissent des critères différents et que les circonstances de fait peuvent varier. Néanmoins, étant donné les difficultés à apprécier la rémunération équitable, la comparaison avec l’étranger est encore l’un des critères les moins discutables, pour autant que l’on puisse tenir compte de manière appropriée des différences pertinentes (consid. 7.3.1).

Art. 40 al. 3 LDA, art. 45 al. 2 LDA, art. 60 LDA

Lors de l’approbation d’un tarif, la CAF doit aussi tenir compte du principe d’égalité de traitement. Elle ne peut pas adopter sans nécessité des règles différentes pour des états de fait semblables. Les TC Y et TC S sont tous les deux des tarifs qui s’appliquent aux droits de diffusion. Le fait que des diffuseurs soumis au premier tarif soient financés essentiellement par la publicité, alors que les diffuseurs soumis au second tarif sont financés par des abonnements, ne justifie pas une réglementation différente sous l’angle du droit d’auteur. Mais si le premier tarif a été approuvé essentiellement parce qu’il n’était pas contesté, cela ne dispense par la CAF d’examiner en détail le caractère équitable du second tarif lorsqu’il y a des indices qu’il pourrait être inéquitable (consid. 4). La règle du film veut que la musique soit valorisée à raison d’un à deux tiers par rapport aux autres éléments protégés du film. Lorsqu’une télévision diffuse des films musicaux, des films de concerts ou des vidéoclips durant plus de deux tiers du temps d’émission, il n’est pas inéquitable qu’elle paie une redevance majorée puisque l’art. 60 al. 1 lit. b LDA exige que l’on tienne compte du nombre et du genre des œuvres, prestations, phonogrammes, vidéogrammes ou émissions utilisés. La règle du film découle indirectement de l’art. 60 al. 1 lit. b et c LDA. Les 10 % prévus à l’art. 60 al. 2 LDA concernent la musique uniquement, pas les autres éléments protégés du film. Pour les droits voisins, un épuisement des 3 % mentionnés par cette disposition se justifie car les droits voisins concernent aussi d’autres éléments que la musique. L’introduction d’une nouvelle catégorie tarifaire pour les télévisions qui diffusent des films liés à la musique durant plus de deux tiers du temps d’émission conduit à un affinement de la redevance, donc à plus d’équité (consid. 7). Une augmentation tarifaire, même importante, est admissible si elle est échelonnée sans le temps, si l’ancien tarif prévoyait des redevances insuffisantes, si elle découle d’un changement de système de calcul objectivement justifié ou si elle est la conséquence d’une redevance plus juste. En l’espèce, le nouveau système tarifaire est plus juste si bien qu’un doublement ou un triplement de la redevance n’apparaît pas comme inéquitable (consid. 8). Comme le TC Y existe depuis des années, un épuisement des pourcentages prévus par l’art. 60 al. 2 LDA se justifie (consid. 9). Le fait que les télévisions auront déjà à payer plus de droits voisins en raison des arrêts du TF et du TAF, rendus dans une autre affaire, précisant la notion de « vidéogrammes disponibles sur le marché » (cf. TF, 20 août 2012, 2C_146/2012, in : sic! 1/2013, 30-37), ne peut pas être pris en compte. De même, dans un régime de gestion collective obligatoire, il n’est pas possible de tenir compte de paiements effectués par les diffuseurs à d’autres personnes que les sociétés de gestion. Pour les droits d’auteur, cela découle de l’art. 40 al. 3 LDA, qui ne prévoit la gestion individuelle qu’en faveur de l’auteur lui-même ou de ses héritiers (consid. 10). Le tarif doit être équitable même sans tenir compte des rabais. L’octroi de ceux-ci n’est pas soumis au contrôle de l’équité mais les sociétés de gestion doivent respecter l’égalité de traitement (consid. 11). Une clause selon laquelle une facture établie sur la base d’estimations devient définitive après un certain délai pourrait se trouver dans un contrat de licence et n’est donc pas inéquitable (consid. 12). La CAF est tenue d’examiner un projet de nouveau tarif présenté par les sociétés de gestion, et de l’approuver s’il est équitable, cela même lorsque le préposé à la surveillance des prix recommande la prolongation de l’ancien tarif (consid. 13).

Art. 46 al. 2 LDA, art. 9 al. 2 ODAu, art. 15 ODAu

Lorsque le TAF annule la décision de la CAF d’approuver un tarif et demande une modification de ce tarif, les sociétés de gestion ne peuvent pas soumettre spontanément à la CAF une version du tarif modifiée dans le sens des considérants du TAF sans avoir négocié les modifications avec les associations représentatives d’utilisateurs. La nouvelle requête des sociétés de gestion doit en effet être considérée comme une demande d’approbation tarifaire au sens de l’art. 9 LDA (recte : art. 9 ODAu) et une application par analogie de l’art. 15 ODAu est exclue (consid. 2 et 3). Il pourrait cependant être dérogé au devoir de négocier si l’approbation du tarif était urgente afin d’éviter un vide tarifaire, et s’il n’y avait objectivement aucune marge de négociation pour les parties. En l’espèce, il n’y a pas d’urgence vu que la CAF a ordonné une application provisoire du tarif. De plus, le devoir de négocier a une grande importance et il n’est pas exclu que les parties puissent encore trouver un terrain d’entente sur les questions litigieuses. Enfin, il convient d’éviter que les parties mènent leurs négociations seulement à l’occasion de l’audience de la CAF (consid. 3). Il faut donc exiger de nouvelles négociations sur les modifications demandées par le TAF, d’autant que ces questions litigieuses n’avaient pas été discutées lors des négociations initiales (consid. 4).

Art. 20 al. 3 LDA, art. 59 LDA, art. 60 LDA, art. 9 al. 2 ODAu

Dans la mesure où les questions de la base légale pour un tarif concernant la copie privée sur des supports multifonctionnels, et de l’interprétation à donner à l’art. 19 al. 3bis LDA, font l’objet d’une procédure pendante devant le TAF, la CAF peut s’abstenir de revenir sur ces questions (consid. 3). Cette procédure empêchait de négocier un tarif valable tant pour les smartphones que pour les tablettes tactiles, ou de se baser sur un modèle de calcul de la redevance bien établi. Dans ces circonstances, un tarif séparé pour les tablettes tactiles se justifie (consid. 3). Une durée de validité de six mois pour celui-ci n’aurait guère de sens, même si le domaine évolue rapidement d’un point de vue technique. En effet, compte tenu de l’art. 9 al. 2 ODAu, les négociations pour un nouveau tarif devraient débuter avant que la CAF n’ait adopté le tarif précédent ; de plus, les sociétés de gestion sont tenues de gérer leurs affaires de manière économique d’après l’art. 45 al. 1 LDA, et les coûts des négociations et des études à réaliser pour celles-ci seraient difficiles à rentabiliser avec une telle durée. Avant l’entrée en force du tarif sur les smartphones, la CAF ne se sent pas en mesure de donner des directives sur un modèle de calcul de la redevance à utiliser lors de prochaines négociations. Il faut en effet éviter d’éventuelles contradictions entre les procédures en cours, et ne pas orienter les futures négociations dans un sens ou dans un autre (consid. 3).

Art. 56 PA

Lorsque l’approbation d’un tarif a été annulée par l’autorité de recours, les droits exclusifs mentionnés à l’art. 40 LDA ne peuvent ni être licenciés, ni par conséquent être utilisés (sous réserve de l’art. 40 al. 3 LDA). Quant au droit à rémunération de l’art. 35 LDA, il ne peut pas être exercé si bien que les ayants droit doivent renoncer à une rémunération (consid. 2). Dans l’intérêt de toutes les parties, une situation de vide tarifaire doit si possible être évitée. Il y a un besoin manifeste que la CAF prononce des mesures provisionnelles, afin que des licences puissent aussi être délivrées durant la procédure d’approbation en cours. Les montants versés en application de telles mesures auront valeur d’acomptes sur le futur tarif (consid. 6).

Art. 44 LDA, art. 46 al. 2 LDA, art. 47 LDA

Lorsqu’il n’existe aucun tarif pour des droits relevant de leur domaine d’activité, les sociétés de gestion doivent en établir un d’après l’art. 44 LDA. La question de savoir si un tarif complémentaire est admissible ne concerne pas la recevabilité de la requête, mais relève du droit. Cas échéant, un état de « vide tarifaire » ne serait dans l’intérêt d’aucune des parties. Si les sociétés de gestion sont habilitées à faire valoir des droits pour la réception d’émissions dans les chambres d’hôtels et d’hôpitaux, dans les logements de vacances ou dans les cellules de prison, elles ont la possibilité de demander une interdiction de ces utilisations devant le juge civil. Il y a donc un intérêt juridique important à ce que la CAF se prononce sur cette question, serait-ce à titre préjudiciel (consid. 2). En l’espèce, un tarif complémentaire est admissible car la situation est semblable à celle créée par l’entrée en vigueur de la nouvelle LDA. Celle-ci avait introduit les droits voisins, pour lesquels des tarifs complémentaires étaient possibles (consid. 3). L’existence de divergences quant à la base légale d’un tarif n’est pas pertinente pour examiner le respect du devoir de négocier. Il appartient en effet à la CAF de se prononcer sur cette question à titre préjudiciel (consid. 4).

Art. 46 al. 2 LDA, art. 59 al. 2 LDA

La procédure d’élaboration des tarifs se déroule entre les sociétés de gestion et les associations représentatives des utilisateurs. Dans l’ATF 135 II 172 (consid. 2.3.1), la qualité de partie a été reconnue à des ayants droit parce que les sociétés de gestion voulaient exercer des droits dans des domaines où ces ayants droit étaient actifs jusque-là. En l’espèce, on ne se trouve pas dans la même situation : il s’agit de savoir si une nouvelle utilisation (la télévision de rattrapage), pour laquelle ni les ayants droit ni les sociétés de gestion ne sont encore intervenus, est soumise obligatoirement à la gestion collective (consid. 2.2). Les sociétés de gestion ont tenu compte de la volonté de certains ayants droit en excluant la télévision de rattrapage du tarif commun 12. Ces ayants droit ne se trouvent donc pas dans une situation particulière par rapport aux autres ayants droit, si bien que leur participation à la procédure n’apparaît pas comme nécessaire (consid. 2.3). Au surplus, la qualification juridique de la télévision de rattrapage est effectuée par la CAF à titre préjudiciel, uniquement pour déterminer sa compétence par rapport au tarif ; cette qualification ne lie pas les tribunaux ordinaires (consid. 2.4).

Art. 68 LRTV, art. 57 ORTV

La question est de savoir si un ordinateur disposant d’une connexion Internet à haut débit est un appareil destiné à la réception de programmes, prêt à être exploité au sens de l’art. 68 al. 1 LRTV, et donc assujetti à la redevance (consid. 5.1). D’après l’art. 57 lit. a ORTV, l’obligation de payer la redevance concerne les appareils destinés à la réception de programmes ou comprenant des éléments conçus exclusivement pour la réception. En outre, en vertu de l’art. 57 lit. b ORTV, cette obligation vaut aussi pour les appareils multifonctionnels, s’ils sont équivalents aux appareils mentionnés à l’art. 57 lit. a ORTV quant à la diversité des programmes qu’ils permettent de recevoir et à la qualité de réception (consid. 5.2). Sur la base d’une interprétation littérale, il faut considérer qu’un ordinateur est un appareil multifonctionnel au sens de l’art. 68 al. 1 LRTV (consid. 5.4.2). Cela est confirmé par l’interprétation historique. En effet, cette notion a été introduite à la suite d’une intervention parlementaire qui voulait exonérer de redevance les ordinateurs permettant la réception de programmes de radio par Internet. Cette intervention a été rejetée, et l’art. 68 al. 1 LRTV complété pour préciser que les appareils multifonctionnels pouvaient aussi – sur le principe – être assujettis à la redevance, tout en laissant au Conseil fédéral le soin de déterminer les catégories d’appareils concernés (consid. 5.4.3). Un ordinateur disposant d’une connexion Internet à haut débit permet de recevoir autant de programmes qu’un appareil de radio conventionnel, et dans la même qualité. La technique de transmission utilisée n’est pas déterminante d’après l’art. 57 lit. b ORTV (consid. 5.6). Dans le domaine de la télévision par Internet, il n’est pas contraire au principe d’égalité prévu par l’art. 8 al. 1 Cst. d’exiger en plus la conclusion d’un abonnement ou l’enregistrement auprès d’un fournisseur. En effet, contrairement à la réception radio, la réception télévision n’est pas (encore) équivalente à la réception traditionnelle, au sens de l’art. 57 lit. b LRTV, si ces conditions ne sont pas remplies (consid. 6.3.1). Dans le domaine de la réception à titre professionnel, la redevance n’est pas due s’il existe une directive écrite interdisant aux employés de recevoir des programmes de radio à leur place de travail. Toutefois, cette possibilité n’est pas donnée si l’entreprise n’est constituée que d’une personne. C’est donc le rapport de subordination, et par conséquent l’obligation de respecter la directive, qui fonde l’exonération. Puisqu’une telle obligation n’existe pas dans le domaine de la réception à titre privé, la différence de traitement est objectivement justifiée (consid. 6.3.2).

Art. 15 WPPT, art. 16 WPPT, art. 47 LDA, art. 59 LDA, art. 60 LDA

Une raison fréquente de la gestion collective surveillée par la Confédération est d’éviter que la gestion individuelle rende difficiles ou impossibles des formes populaires d’utilisations massives d’œuvres et de prestations protégées. En revanche, il ne s’agit pas de rendre les redevances meilleur marché pour les exploitants, lesquels bénéficient déjà d’une simplification pour l’acquisition des licences. D’après les art. 15 WPPT, 60 al. 2 LDA et 11bis al. 2 CB, la redevance doit être équitable. Par la gestion collective, les ayants droit ne doivent donc pas être moins bien traités qu’ils ne le seraient dans un marché libre (consid. 3.1.1). L’équité s’apprécie cependant de manière globale, et non pour chaque œuvre ou prestation en particulier (consid. 3.1.1 et 3.1.2). Le fait de prévoir un supplément sur la redevance concernant les droits voisins (et non sur celle concernant les droits d’auteur) n’est pas contraire à l’art. 47 LDA si les bases de calcul des redevances sont identiques pour les deux types de droits (consid. 6). Un accord donné par une société de gestion à l’occasion d’une procédure tarifaire précédente ne la lie pas dans le cadre de la nouvelle procédure (consid. 7.2). Les limites de l’art. 60 al. 2 LDA (10 % pour les droits d’auteur et 3 % pour les droits voisins) peuvent être dépassées si elles conduiraient à des redevances inéquitables. Cela est cohérent par rapport à l’interprétation téléologique selon laquelle la gestion collective doit rapporter aux ayants droit autant que ce qu’ils pourraient obtenir dans un marché libre. Ces limites ne doivent donc pas seulement être dépassées dans des cas exceptionnels. Ce n’est que si les preuves ne sont pas suffisantes pour déterminer des valeurs du marché fictives qu’elles peuvent servir d’aide pour fixer les redevances. Par conséquent, il n’y a pas de rapport fixe 10 : 3 entre les droits d’auteur et les droits voisins (consid. 7.3). L’autorité tarifaire doit dépasser les limites chiffrées de l’art. 60 al. 2 LDA si cela est nécessaire pour que les redevances soient équitables au regard des valeurs du marché réelles ou hypothétiques (consid. 7.4). Ainsi interprété, l’art. 60 al. 2 LDA est conforme aux art. 15 al. 1 et 16 WPPT. Cette dernière disposition n’est pas d’application directe pour les justiciables (consid. 7.5). Comme il peut être difficile de connaître les valeurs du marché réelles, l’autorité tarifaire doit opérer sur la base d’une fiction, pour laquelle les conditions pratiquées à l’étranger n’ont qu’une importance limitée (consid. 8.3 et 8.4). En l’espèce, les moyens de preuve apportés par la recourante sont insuffisants pour procéder à cette fiction (consid. 8.7).

Art. 47 LDA, art. 59 LDA, art. 60 LDA

Des utilisations semblables d’un même cercle d’utilisateurs, relevant de la compétence de la même société de gestion, doivent être réglées par le même tarif, sauf s’il existe des raisons objectives pour des tarifs séparés (consid. 5.2). Lorsque les personnes concernées ont pu s’entendre, un tarif est équitable s’il correspond à ce qui aurait pu être convenu dans une situation de concurrence (consid. 5.4). Pour l’approbation d’un tarif, il suffit que son équité apparaisse au vu de l’état de fait actuel, les modifications dans le mode de calcul des redevances par rapport à l’ancien tarif n’ayant pas besoin d’être spécialement motivées (consid. 7.2.1). Il est certes compréhensible que la CAF souhaite de cas en cas éviter les augmentations tarifaires abruptes. Mais un changement de circonstances permettant de mieux tenir compte des critères de l’art. 60 al. 1 LDA dans un nouveau tarif doit aussi être pris en considération. Même une augmentation importante de la redevance peut être admissible si celle-ci était jusqu’ici trop basse en raison de bases de calcul inappropriées. L’augmentation peut d’ailleurs être un indice d’un tel défaut (consid. 7.2.3).

Art. 35 LDA

La question litigieuse est de savoir si c’est l’enregistrement ou un format déterminé de celui-ci qui doit être « disponible sur le marché » pour que le droit à rémunération de l’art. 35 LDA trouve application. Ni le texte de cette disposition (consid. 3.3), ni les travaux préparatoires (consid. 3.4) ne donnent une réponse claire. En cas de doute, on doit admettre que l’art. 35 LDA transpose l’art. 12 de la Convention de Rome du 26 octobre 1961 (sur la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion) et l’art. 15 WPPT (consid. 3.5.1). Or, l’art. 12 de la Convention de Rome prévoit une rémunération pour les phonogrammes publiés à des fins de commerce et pour les reproductions de ceux-ci. Cela pourrait laisser entendre que ce n’est pas le phonogramme concrètement utilisé pour la diffusion qui doit être disponible sur le marché (consid. 3.5.2). L’art. 35 LDA va au-delà du droit international, dans la mesure où il prévoit une rémunération non seulement pour les phonogrammes, mais aussi pour les vidéogrammes. Toutefois, comme le législateur a voulu placer ces deux notions sur un pied d’égalité, les dispositions conventionnelles concernant les phonogrammes peuvent aussi être utilisées pour interpréter la notion de « vidéogrammes ». Or, d’après l’art. 2 lit. b WPPT, un phonogramme est « une fixation des sons provenant d’une interprétation ou exécution ou d’autres sons, ou d’une représentation de sons ». La fixation est elle-même définie, d’après l’art. 2 lit. c WPPT, comme « l’incorporation de sons, ou des représentations de ceux-ci, dans un support qui permette de les percevoir, de les reproduire ou de les communiquer à l’aide d’un dispositif ». Cela laisse entendre que la notion de « phonogramme » concerne la fixation, c’est-à-dire l’enregistrement, et non un format déterminé de celui-ci (consid. 3.5.3). D’un point de vue téléologique, l’art. 35 LDA semble avoir pour but de consacrer une redevance là où le prix de vente ne contient pas de rémunération pour les utilisations secondaires du support. Mais l’interprétation de la loi ne peut pas dépendre de la question de savoir si, dans les faits, une rémunération a été convenue contractuellement (consid. 3.6.2). C’est plutôt la motivation à la base de la licence légale et de la gestion collective obligatoire qui doit être prise en considération, à savoir assurer une rémunération aux ayants droit aussi simplement que possible, car ils ne sont pas en mesure d’exercer eux-mêmes leurs droits dans les faits. Or, puisque les télévisions n’utilisent pas des formats disponibles sur le marché, rattacher la notion de « vidéogrammes » à ces formats aurait pour conséquence que les ayants droit devraient exercer individuellement leurs droits, ce qui ne serait guère praticable (consid. 3.6.3). En résumé, cette notion concerne donc l’enregistrement lui-même et non le format de celui-ci.

Art. 95 LTF, art. 44 LDA, art. 46 LDA

Le recours en matière de droit public est ouvert contre une décision finale du TAF concernant un différend touchant à la surveillance fédérale sur l’application des tarifs de droit d’auteur (consid. 1). Un tarif ne peut pas prévoir des redevances pour une utilisation libre d’après la LDA. L’approbation d’un tarif par la CAF ne peut pas créer des droits à rémunération qui ne découlent pas de la loi. À l’inverse, une redevance prévue par la loi ne peut pas être exercée s’il n’existe pas un tarif valable et approuvé (consid. 2.2). Les tarifs au sens de l’art. 46 LDA sont fondés sur le droit fédéral. Des règlements édictés par des particuliers sur la base du droit fédéral sont eux-mêmes du droit fédéral au sens de l’art. 95 lit. a LTF. L’interprétation des tarifs est ainsi une question de droit fédéral que le TF examine avec un plein pouvoir de cognition (consid. 2.3). Si certains cercles d’utilisateurs n’ont pas été impliqués dans la négociation du tarif – même à bon droit – une interprétation restrictive du tarif se justifie, conformément au principe « in dubio pro stipulatorem » (consid. 2.5). La liste des lieux mentionnés au chiffre 2.1 du tarif commun 3a n’est certes pas exhaustive, mais le fait qu’elle ne mentionne pas les chambres d’hôtel, d’hôpitaux et les logements de vacances appuie l’interprétation selon laquelle ce tarif ne vise que des lieux accessibles au public ou du moins à un grand nombre indéterminé de personnes (consid. 2.6). Pour l’interprétation de la notion de « divertissement de fond ou d’ambiance » au sens du chiffre 2.1 al. 2 du tarif commun 3a, c’est la perception de l’émission en tant qu’activité principale ou non qui est déterminante, et non la raison d’un séjour dans un hôtel ou un hôpital (consid. 2.7). Les motivations du téléspectateur ou de l’auditeur sont certes difficiles à déterminer. Mais il faut se baser sur des situations typiques (consid. 2.8). L’art. 44 LDA oblige les sociétés de gestion à n’être actives que vis-à-vis des ayants droit, il ne peut pas fonder un devoir de paiement à charge des utilisateurs dans les cas où il n’y a pas de tarif (consid. 2.9). En résumé, le tarif commun 3a n’est pas applicable à la réception d’émissions dans des chambres d’hôtels, d’hôpitaux ou dans des logements de vacances.

Art. 60 LDA

Pour déterminer si la « règle du ballet » s’applique, c’est-à-dire si la redevance due pour la musique doit être réduite de moitié en raison de l’existence d’autres œuvres protégées par le droit d’auteur, c’est l’appréciation d’ensemble du spectacle qui compte. Il ne faut pas appliquer le tarif séparément pour chaque numéro en se demandant, pour chacun, si la règle du ballet est applicable. Cette règle doit être retenue en cas de parades de fanfares militaires, lorsque les musiciens jouent les compositions musicales tout en exécutant des figures. En effet, la musique n’a alors qu’une fonction subordonnée et les figures peuvent constituer des éléments chorégraphiques protégés par le droit d’auteur (consid. 5 et 6).